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je suis elle

17 mars 2017

practicepratique petit mot-obsession pour passer

practice
pratique

petit mot-obsession pour passer partout
leurs visages éclairés par le bas
d'une blancheur

petite lueur verte dans la nuit humide
j'attends
je réajuste

petit centimètre inoccupé
unité derrière l'oeil
bien en cachette

petits traumas lucides
ricochets en sursaut
faire semblant

petites habitudes 
tu t'érodes
la pomme en quartiers du soir

pratique encore

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25 janvier 2017

Je me cache encore ici de temps en temps, moins

Je me cache encore ici de temps en temps, moins régulièrement. Toutes ces choses qui m'échappent, je préfère ne plus plonger à l'intérieur. Je me construis trop rapidement un avis un peu bancal et je me contente de ça, puis je passe à autre chose, avec quand même un sentiment de m'être rassurée. Je ne sais plus rien de ce que j'ai un jour appris. Chaque jour, oui, j'ai l'impression de perdre un élément. Je vois ma tête se vider au fur et à mesure du temps qui avance. Pour retenir, je dois relire et relire encore, et toujours des morceaux me manquent, les articulations ne se font plus, les ponts sont rares. C'est comme si ma manière de réfléchir elle-même avait été profondément modifiée. Pourtant, je me souviens du moment où j'ai su et je pourrais décrire l'ampleur de mon désapprentissage, sans rien pouvoir faire pour contrer cette tendance vers le moins. Les souvenirs se superposent tous dans le désordre, sans plus aucune hiérarchie, sans plus aucune chronologie. Quand ai-je été heureuse? Quand ai-je été touchée? Les visages se confondent. A qui faire confiance? Sur base de quels actes, de quelles paroles faut-il les croire? Je n'ai plus conscience que de la négation. La carence a pris tellement d'importance qu'elle prend le pas sur le reste, aussi diversifié et complexe soit il. Je me surprends sans cesser à penser sur les bases. Alors, il n'y a plus que la vacuité, partout, en tout, enrobant tout, si loin, si proche, en moi, en mes pensées-même. J'ai de plus en plus de mal à quitter cet état pour me contraindre à m'intéresser au "réel". Et une fois que j'y arrive, et puis que je retombe dans ces considérations fertiles, je ne peux plus accorder de l'importance aux actions que j'ai accomplies juste avant. C'est compliqué... J'aimerais être dans le jardin, à essayer de faire la roue à pieds nus, enfant. Toujours ce jardin.

 

27 décembre 2016

il est 1h je mange des haricots rouges en boite

il est 1h je mange des haricots rouges en boite et je pense à nos rapports intimes : intimes comme je les veux - sans arriver à mesurer la chance que j'ai mais consciente du fait que je devrais en mesurer la chance

mes lèvres brûlent brûlées par le poivre

je détache ma montre et la pose à plat mais maladroitement à ma gauche

je pense aux choses auxquelles j'avais l'habitude de penser - sans arriver à m'en souvenir pleinement mais consciente que j'y ai pensé énormément

je suis aimée et nerveuse

je suis "nice and quiet"

on ressent chacun à notre tour des douleurs inexpliquées et je me suprends à avoir si peur de nouveau ! je pense à maman morte me laissant moi vivante, je pense à ceux à qui je me grefferai(s) pour les jours restants, je pense à comment arrêter d'imaginer toujours tout ça

selon le cycle je suis intouchable

j'ai envie de dormir bien

 

8 décembre 2016

aaaaaahh la petite boite du crâne la PETITE BOITE

aaaaaahh la petite boite du crâne

la PETITE BOITE HEHEHEHEHEHE YES OUI OUUUIII AH!

leee hhh grand COU!TEAU!

llllll'ONGLE OUI VIVANT

GRATTE

l'ongle qui gratte LE MOISI DE LA PETITE BOITE

ah je suis horrible? ah oui oui

je ne devrais pas être encore ici si vivante à gaspiller tout cet air et cet espace et cette attention

ouh non

et eux? ils sont attachés à moi? mais

ça me dégoûte!! et je ne peux pas les ARRÊTER

cchhchchchchchhjjjjjje NE je non je ne suis JE! NE SUIS! PAS! 

allez non pas le couteau

shh

Lisa

allez allez allez hh un deux un deux un... deux... uuunn...... dddd!eux.......

mh JE! NE! SUIS! PAS! PPPPP!

allezz allez oui ok ok allez

hhhh

j'ai mal

mais

morte

je

tu

aïe

AAAAAHH

je ne veux 

je veux plus! J'AI BESOIN DE PLUS!!

et JE NE SUIS PAS

JE! NE! SUIS! PAS! D'ACCORD!!!

JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC TOI!! NON

NON

JE HAIS CE QUE TU ME FAIS!!!!!

JE HAIS ETRE

JE HAIS ETRE

JE !! HAIS !!!! EEEEETTTTRRREEEE !!!!!!

hhhhhhhhh hhhhhhh hhhhhhhh

hhhhhhhhhhhh

hhhhhh

hhhhhhhh

hhhh

hh

hhhh

h

 

ça va

un

deux

tu l'as dit

ravale les larmes

c'est oh chaud mmh-ah

je sais

je vais m'allonger ici par terre

l'important hhh c'est que c'est

c'est que cccc'est

dehors? oui on avait dit ça

comme il faut quelque chose d'important, on avait dit que ça serait ça

surtout! non ne pense pas à ça

tout mais pas ça on avait dit

ne cherche pas le sens

on avait DIT PLUS CHERCHER LE SENS LISA

non non non non pas le couteau

doucement

allez

allez allez allez c'est ok

tu connais

tu l'as déjà fait

non PUTAIN MAIS NON

pense aux distractions! oh pense à toutes toutes les distractions

beau ooh le beau caillou

non ne pense pas d'où il vient

imagine toi rouler le long de cette colline moelleuse

il n'y a plus personne! le souhait s'est REALISE!!

ils sont partis!! tous les yeux ont été ARRACHES!!!

IL N'Y A PLUS AUCUN REGARD

tu n'es plus... jugée

aaaaahhhhhhhhh c'est du neuf

je sais que c'est faux mais j'y arrive presque

à y croire

la colline

je sens l'herbe molle 

le feu ne brûle plus à l'intérieur des poignets

le sang ne bout plus

je ne hais plus personne

je n'ai plus envie de me blesser

je suis seule

secrète

 

et je resplendis

 

9 septembre 2016

il faut qu j écrive il faut que j éécrivv

il faut qu j écrive il faut que j éécrivv

 

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8 août 2016

-

aaaaaah assise au milieu des cailloux et des graines sèches et des excréments d'animaux ! là oui là ça va, c'est agréable, toute entière rivée vers le sol ! les petites merveilles de la nature ! les pierres zébrées, les brindilles tortueuses, les feuilles transparentes, les larves diaphanes ! la mare grandit, elle viellit, ses fines rides habitées jusqu'au coeur ! impossible de profiter de quoi que ce soit étant donné que mon énergie est déployée à imaginer le monde éclairci, la vie désossée, allégée de toutes ces interactions inutiles ! toujours ! le même ! probl!me !!

30 mai 2016

le peu de gras pincé avec tendresse sous les

le peu de gras pincé avec tendresse sous les côtes
la trace d'un suçon délavé à la base de l'oreille droite
un doigt qui soulève affamé l'élastique
certains soirs je regrette tout

 

26 janvier 2016

deux jours que je me le répète : j'aime les mecs

deux jours que je me le répète : 
j'aime les mecs qui clouent
j'aime les filles qui scient
la peinture sur les fesses et les mains poussiérieuses
j'aime les échelles et les pantalons épais et droits
j'aime les outils leur forme et l'odeur des marqueurs
prendre les mesures et utiliser les ciseaux
ses regards à lui
ses boucles noires à elle

la fin approche j'y pense pas j'y pense pas

https://soundcloud.com/midlifemusic/kassett-u-02-with-me-w-faeriey

je rêve de meubles à fins tiroirs
de livres classés
d'une baignoire lourde

d'une porte qui ferme à clé
pour pouvoir m'enfermer avec la certitude d'être seule

 

3 janvier 2016

je me sens tellement heureuse que je viens de

je me sens tellement heureuse que je viens de mâcher goulûment une poignée de persil cru

 

15 décembre 2015

-

c'est drôle parfois comme au moment où je ne m'y attends pas je le ressens
il me tombe dessus comme un oeuf
ce sentiment très intime et très puissant qui irradie tous les autres
il est jaune

je marche dans une rue fréquentée il fait un froid humide mon sac est lourd les gens sont laids et creux
et puis soudain je redresse un peu mon dos je relâche mes épaules toutes contractées et puis tout s'allège et il n'y a plus rien de négatif et là je sais que je serai capable de prendre soin de moi que les conneries d'avant c'est fini et que je regarde dans la bonne direction sans cynisme

il va falloir l'entretenir et m'entrainer pour trébucher moins souvent
ou trébucher mais ne plus me punir pour ça

et puis toujours la beauté qui est partout et de plus en plus
une courbe un cheveu sur le manteau le contour d'un ongle d'une main qui se tient dans le bus le regard de quelqu'un sur un autre la plante fine qui se hisse vers la lumière l'éclat d'une enseigne lumineuse une marque de gentillesse d'un inconnu la chaleur de la tasse conservée dans la paume l'ombre quand elle tombe comme elle le devait

j'aime de l'humain au minéral

tout est en moi
et j'ai de moins en moins peur à l'idée que tout s'effondre un jour et qu'on ne sache pas quand
ça renforce le goût de l'instant 
ça renforce le jaune

c'est vrai que l'amour est un grand feu

 

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